Espèce invasive

Une espèce invasive ou espèce envahissante est une espèce vivante exotique qui devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone des écodispositifs naturels ou semi naturels parmi lesquels elle s'est établie.



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  • Les menaces qui pèsent sur cette biodiversité sont spécifiquement importantes.... Une espèce invasive est avant tout une espèce dite exotique, ... (source : onf)
  • Rappelons qu'une espèce invasive est une espèce animale ou végétale... prise en compte du risque des espèces invasives, non seulement pour la biodiversité, ... (source : gregprojetdurable.blog.ouestjob)
Cette espèce, Miconia calvescens, originaire d'Amérique centrale est jugée responsable dans l'accélération de l'érosion de certaines îles du Pacifique, tel que l'archipel d'Hawaii
Les "tortues de Floride" (Trachemys spp. ) et autres émydidées nord-américaines, relâchée par leurs propriétaires dans la nature lorsqu'elle s deviennent trop grandes, concurrencent fortement les espèces natives à l'Europe, comme la cistude
L'eau utilisée et transportée comme ballast est un des principaux vecteurs d'espèces invasives, par les navires de transport intercontinental en premier lieu, mais peut-être par des bateaux plus petits telles que les péniches

Une espèce invasive ou espèce envahissante[1] est une espèce vivante exotique[2] qui devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone des écodispositifs naturels ou semi naturels parmi lesquels elle s'est établie. Les phénomènes d'invasion biologique sont actuellement reconnus par l'ONU comme une des grandes causes de régression de la biodiversité, avec la pollution, la fragmentation écologique des écodispositifs et la totalité constitué par la chasse, la pêche et la surexploitation de certaines espèces.

«Le qualificatif d'espèce invasive est associé à une espèce, à une sous-espèce ou à une entité d'un niveau taxonomique inférieur qui se trouve hors de son aire de répartition ou de son aire de dispersion potentielle (c'est-à-dire hors du domaine géographique qu'elle occupe naturellement ou peut occuper sans interventions humaines par introduction ou démarches spécifiques) et est applicable à toute partie d'un individu (gamète ou propagule) susceptible de survivre et de se reproduire»[3]

En réalité, il faudrait parler de «population invasive» et non d'espèce invasive.

Apparition de la notion

La notion écologique d'espèce invasive est récente. Pour la comprendre, il faut savoir que les équilibres entre espèces au sein des écodispositifs, à échelle de temps humaine au moins, sont assez bien établis. Sans intervention humaine, les phénomènes d'extension brutale de l'aire de répartition d'une espèce (dite invasive) sont extrêmement rares. L'homme, depuis qu'il a développé la chasse, l'agriculture et l'élevage, et plus toujours depuis qu'il dispose de moyens techniques lui permettant d'être présent et de se déplacer rapidement sur l'ensemble des continents, est devenu le principal vecteur de déplacement d'espèces, volontairement ou accidentellement. Certaines ne sont devenues envahissantes que lorsque la chasse a fait disparaître leur prédateur ou que l'homme leur a offert une alimentation facile ou nouveau milieu facile à coloniser (par exemple pour le sanglier qui bénéficie de cultures et forêts monospécifiques surtout). Quelquefois elles colonisent simplement l'aire de répartition et la niche écologique d'espèces que l'homme a fait disparaître ou a affaibli. Énormément d'espèces introduites l'ont été involontairement ; le ballastage et déballastage des navires de commerce, le transport par les coques de péniches et de navires par exemple, est un vecteur d'introduction d'espèce qui a en premier lieu été ignoré, puis sous-estimé, et contre lequel peu de mesures sont prises. Certains comme Charles-François Boudouresque préfèrent parler d'espèces introduites pour marquer ce fait, mais l'ensemble des espèces introduites ne se naturalisent pas, ni ne produisent une invasion biologique. Certaines demeurent particulièrement dépendantes des conditions artificielles génèrées par l'homme.

Les populations naturalisées échappent fréquemment au contrôle humain, mais toutes ne deviennent pas invasives. On estime[4] qu'environ une espèce introduite sur mille devient invasive, autrement dit en induisant un impact écologique (Cf. définition) mais cette notion a dans un premier temps été une notion anthropique parce ce sont les impacts économiques ou sociaux sérieux que les humains ont remarqué en premier lieu.

Icône de détail Article connexe : Invasion biologique.
Icône de détail Article connexe : Plante envahissante.

Impacts sur la biodiversité

Certaines plantes ou espèces (animal, champignon) introduites devenues particulièrement invasives ont des impacts énorme sur la biodiversité, soit par la concurrence qu'elles exercent pour l'espace où elles croissent (ex : Caulerpa taxifolia en méditerranée) soit indirectement par des substances écotoxiques ou inhibitrices qu'elles émettent pour d'autres espèces, ou simplement parce qu'elles ne sont pas consommables par les herbivores natifs ou d'autres animaux autochtones. Elles posent aussi des problèmes de pollution génétique par hybridation ou d'épidémies (zoonoses et parasitoses surtout). En modifiant les facteurs écologiques, quelquefois sur de grande surfaces.
Elles sont selon le Millenium Ecosystems Assessment (2005) la seconde cause de régression de la biodiversité et elles ont causé la moitié des disparitions identifiées depuis 400 ans.
A titre d'exemple, la renouée du Japon, invasive des berges de cours d'eau et de certains talus d'infrastructure fait significativement reculer la biodiversité à l'endroit où elle couvre en taches particulièrement monospécifiques. Il était visible que sa progression se faisait toujours au détriment de la flore locale (herbacées surtout), mais une étude récente a montré que la diversité en vertébrés et en particulier en invertébrés en pâtissent aussi : l'abondance totale des invertébrés chute en moyenne d'environ 40 % sur les cours d'eau inventoriés, avec que le nombre groupes de leurs groupes (taxons) chute lui de 20 à 30 %. Secondairement - comme d'autres plantes invasives - la renouée fait reculer les populations d'amphibiens, reptiles, et oiseaux mais aussi de nombreux mammifères des habitats ripicoles, car ces derniers dépendent directement ou indirectement des espèces herbacées autochtones et/ou des invertébrés associés pour leur survie[5]. De plus, la renouée s'installe plus aisément sur des néo-sols et milieux dégradés et pauvres en biodiversité.

En Europe...

Fin 2008, 14 États membres n'avaient pas toujours de stratégies ou de plans visant à diminuer les impacts des espèces invasives (ni des génotypes allogènes), quoique certains aient évoqué ces espèces dans leur stratégie nationale en matière de biodiversité.

En zone tropicale

Dans ces zones les îles sont spécifiquemet touchées et vulnérables. En juillet 2005, une «initiative sur les espèces exotiques envahissantes dans les collectivités françaises d'outre-mer» a été lancée par le Comité français de l'UICN et le MEDAD qui doit produire un rapport et état des lieux complet sur la menace des invasions biologiques en France d'outre-mer, avec un réseau de plus de 100 experts et l'appui de 10 coordinateurs locaux.

Le rôle des transports longue-distance

Les espèces invasives introduites avec les eaux de ballast ou sous les coques de navires sont de plus en plus nombreuses. Les trains, camions et voitures en transportent aussi. Et une étude[9] de 2007 de l'université d'Oxford a montré que dans des régions au climat identique, plus on s'approche d'une zone alimentée par des lignes aériennes, plus augmente le risque d'invasion par des espèces étrangères animales, avec une «fenêtre d'invasion» en juin-août, a priori du fait du nombre de vols et de passagers qui augmente et de conditions climatiques favorables. 800 lignes aériennes ont été étudiées du 1er mai 2005 au 30 avril 2006 (soit 3 millions de vols à peu près).

Exemples

Les exemples d'espèces invasives ayant génèré des crises économiques plus ou moindres ne manquent pas :

Dans un contexte où les déplacements humains sont encore plus nombreux, l'impact climatique des activités humaines encore plus fort et la tentation de recours aux organismes génétiquement modifiés encore plus grande, le risque d'une augmentation des phénomènes d'espèces invasives avec ses conséquences sur la biodiversité est bien réel. Il a d'ailleurs commencé à être pris en compte au cours de la Conférence de Rio en 1992. Elles sont actuellement la seconde cause de régression de la biodiversité.

Exemples de cas d'invasions par des espèces introduites

Voir aussi

Notes et références

  1. Selon l'U. I. C. N. (Union Mondiale pour la Conservation de la Nature)
  2. ou allochtone ou non autochtone ou exogène ou étrangère
  3. Pascal et al., 2000.
  4. Williamson M., 1996. Biological invasions. Chapman & Hall, London, UK : 256 pp.
  5. GERBER E., KREBS C., MURRELL C., MORETTI M., ROCKLIN R., SCHAFFNER U. [2008]. Exotic invasive knotweeds (Fallopia spp. ) negatively affect native plant and invertebrate assemblages in European ripirian habitats. Biological Conservation 141 : 646-654 (9 p., 4 fig., 35 réf. ).
  6. (CE) n° 708/2007 du Conseil du 11 juin 2007
  7. Delivering Alien Invasive Species Inventories in Europe
  8. Consultation européenne sur les espèces envahissantes
  9. Source : «Proceedings of the Royal society», Avril 2007
  10. ab Jean Demangeot, Les milieux «naturels» du globe, Paris, Armand Colin, 10e édition, 2002, p. 105
  11. Article du journal La nation, n° 148 du 2008 10 16

Liens externes

Généralités :



Exemples de pays :

Exemples d'espèces :

Bibliographie

  • Rémy, E., Beck C., Allochtone, autochtone, invasif : catégorisations animales et vision d'autrui, Politix.

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 11/04/2009.
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